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Contrairement à ce que ces représentants de médecins indiquent, l’augmentation des tickets modérateurs ne sera pas couverte par l’indexation des salaires et des allocations sociales et constitue, de ce fait, une perte nette de revenu disponible pour les patients.

 

“Solidaris s’opposera fermement à toute mesure visant à augmenter la contribution financière des patients qui se rendent chez leur médecin. Le ticket modérateur n’est pas autre chose qu’une taxe sur la santé, injuste, supporté par les patients et son augmentation risque de détériorer encore un peu plus l’accès aux soins en Belgique”, affirme Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris.

 

Or, force est de constater que si la dépense totale de soins de santé par habitant en Belgique est inférieure à celle observée dans les pays voisins, la part de cette dépense à charge des ménages est sensiblement plus importante chez nous. Ainsi, comme l’a pointé le KCE dans son dernier rapport sur la performance de notre système de santé, le coût des soins de santé à charge des patients en Belgique est de 25 %, contre 23 % en Allemagne, 16 % aux Pays-Bas et 15 % en France. Pour nous aligner sur la moyenne des pays voisins, il faudrait augmenter les remboursements de l’assurance maladie aux patients de 5,3 milliards €. A contrario, l’augmentation des tickets modérateurs proposée par les syndicats médicaux détériorerait encore la situation de la Belgique par rapport aux pays voisins en matière d’accessibilité financière des patients.

 

Par ailleurs, l’augmentation des tickets modérateurs sur les soins de première ligne est une « fausse bonne idée » pour réaliser des économies. Elle aura comme seule conséquence d’augmenter le report de soins vers la deuxième ligne, entraînant une augmentation des dépenses de soins de santé plus importante à moyen terme. La dernière étude de Solidaris sur le renoncement aux soins, souligne que de nombreux citoyens doivent déjà aujourd’hui reporter leurs soins pour des raisons financières. En 2023, 44 % des Belges francophones interrogés déclarent avoir dû reporter au moins un soin pour des raisons financières. Ce chiffre atteignait les 35 % en 2015, soit 10 % de moins.

 

Face aux exigences d’économies du gouvernement pour 2025, nous affirmons une ligne claire : l’argent doit être trouvé ailleurs, là où les inefficiences pèsent encore lourd, sans jamais sacrifier ni l’accessibilité ni la qualité des soins. Préserver une sécurité sociale forte, c’est refuser les coupes aveugles.

 

Nous défendons un modèle de soins de santé qui garantit un droit pour tous à pouvoir se soigner. Or, l’augmentation du ticket modérateur suit la logique inverse : elle privatise le financement et marchandise les soins. Les patients sont les uniques perdants de ces propositions.

 

Avec les autres mutualités, Solidaris élabore des propositions concrètes pour dégager des marges, sans rogner sur les droits des patients, en travaillant notamment sur :

  • La maîtrise des dépenses dans le secteur pharmaceutique. Ce secteur réalise des profits absolument colossaux en parvenant à négocier des prix totalement injustifiés. Solidaris rappelle que la sécurité sociale pourrait récupérer jusqu’à 1 milliard d’euros par an à l’industrie pharmaceutique si nous utilisions le modèle du « Fair price » pour négocier le prix des médicaments.
  • La maîtrise des dépenses des honoraires des médecins. Solidaris appelle à plus de transparence sur la rémunération dans certaines spécialités. Un débat ouvert et serein doit être mené par le gouvernement.
  • La maîtrise des dépenses dans les laboratoires de biologie clinique privés détenus par de grands groupes commerciaux internationaux réalisant entre 20 % et 30 % de marges bénéficiaires sur le dos de l’assurance maladie et des patients.

 

Nous tendons la main aux organisations professionnelles : unissons nos forces, mettons-nous autour de la table et défendons ensemble ce qui doit rester la richesse de notre système de santé — l’accès pour toutes et tous à des soins de santé de qualité.