Ne cherchez pas une origine lointaine à la fête des grands-mères, vous n’en trouverez pas. Cette fête, inventée de toute pièce en 1987 est en fait un coup de pub du groupe agroalimentaire Kraft Jacobs Suchard pour venter sa marque phare : le café grand-mère.
Bien qu’on puisse discuter la manière, personne ne niera que les grands-mères méritent elles aussi d’être mises à l’honneur une fois par an. L’occasion de penser à tous les aînés qui nous ont tant manqué durant la pandémie.
Grands-parents et petits-enfants, une relation si particulière…
Pour beaucoup, cet échange intergénérationnel est si précieux. D’ailleurs près de neuf Belges sur dix pensent que la relation qui unit petits-enfants et grands-parents a quelque chose d’unique, chacun jouant un rôle important dans la vie de l’autre. Quatre grands-parents sur cinq considèrent même leurs petits-enfants comme source d’espoir et de motivation.
Du côté des petits-enfants, beaucoup d’enthousiasme également à l’idée de partager des moments de complicité avec mamy et papy. Pour 69 % des petits-enfants, les grands-parents jouent le rôle essentiel de confident, d’oreille attentive et de soutien.
Les grands-parents, des éclaireurs de vie…
Au contact des grands-parents, les petits-enfants apprennent, expérimentent, forment leur identité… Une fois à la retraite, ceux-ci ont davantage de temps libre que les parents, pris par les contraintes du quotidien. Ils peuvent ainsi vivre pleinement des moments de partage avec leurs petits-enfants dont ils profiteront pleinement. Nombreux sont les moyens d’être en relation avec ses petits-enfants : gardes répétées, soutien scolaire, vacances… Chacun de ces moments est l’occasion de tisser des liens tendres et précieux entre les générations.
Comme le souligne la psychanalyste Catherine Bergeret-Amselek : « les grands-parents apportent une sécurité affective aux enfants, ils donnent l’impression de les protéger comme un rempart sur lequel s’appuyer. Par leur expérience et ce qu’ils nous transmettent, ce sont des éclaireurs de vie.»
Les grands-mères, chacune singulière !
Beaucoup d’entre elles ont un surnom, « Mamy », « Bonne Maman», « Mamou », « Granny »… Chacune raconte une histoire pleine de douceur, de délicatesse et d’infinie tendresse. Des témoignages qui disent aussi comment les petits-enfants voient leurs grands-parents, aujourd’hui plus complices que jamais.
Témoignages, Eline et Monique
Eline, 8 ans
J’aime bien passer du temps avec Mamy Mounette parce qu’on joue à des jeux. J’aime lui faire des câlins et des bisous. Quand je vais faire dodo chez elle, on a plein de temps pour jouer au Monopoly, on se fait plein de bisous pendant la journée. Avec Mamy, on fait plein de choses, on a même cousu une robe pour ma poupée avec la machine à coudre. On s’amuse beaucoup ! Avoir une Mamy est important pour moi car ça donne encore plus d’amour dans la famille. J’aime bien Mamy parce qu’elle ne se fâche pas. C’est vraiment chouette d’avoir une Mamy.
Monique, 64 ans
La naissance de ma petite-fille, c’est un rayon de soleil qui est entré dans ma maison. C’est une raison de me battre quand la santé me joue un vilain tour. Une petite-fille c’est un trésor inestimable. C’est de la tendresse à profusion, des câlins mais aussi une complicité. Mamy, elle peut tout entendre… C’est écouter tous ses petits soucis, petits peut-être mais tellement importants pour elle. Être Mamy, c’est recevoir de jolis dessins faits avec le cœur, une fleur coupée dans les champs, une pomme de pin ramenée à mon intention lors d’une balade en forêt, un joli caillou. Tous ces petits trésors qui me montrent que même si ma petite-fille n’est pas à mes côtés, elle pense à moi.
Être Mamy, c’est aussi le privilège de profiter sans se soucier du temps. Quand on est mamy, du temps on en a et je peux faire avec ma petite-fille ce que, pour différentes raisons, je n’ai pas pu faire avec mes enfants. Parfois, c’est aussi des conflits. Et oui, chez Mamy aussi, il y a des règles, tout n’est pas permis mais l’amour qui nous unis est plus fort que les conflits et ça se termine toujours par une explication et un gros câlin. Une petite-fille, c’est que du bonheur !
Témoignages, Robin et Anne
Robin, 5 ans
Moi, j’aime bien aller chez Mamy parce qu’on peut se déguiser, faire des constructions en Légo, de la plasticine… Elle m’apprend à faire des petits ronds, elle me rappelle de bien mettre mes doigts pour tenir le crayon. C’est trop chouette parce que Mamy, elle vient parfois me chercher à la sortie de l’école alors je ne vais pas à la garderie. Avec Mamy, on fait plein de câlins.
Anne, 73 ans
Un bond dans le temps ! Je revivais ma propre maternité quand j’ai eu pour la première fois « mon bébé » dans les bras. Une onde de bonheur m’a envahie. La copie conforme de son papa. Doux, lumineux, un rayon de soleil.
Mon « Loulou » est serein. Il grandit tout en gentillesse. Vif comme un gardon, le sourire toujours présent et bien plus souvent encore les rires. Parfois aussi des petites colères bien normales. Il me dit : « MamyA, quand je suis fâché je donne des coups de pied dans les cailloux ». Mais bien vite il revient à son babillage que je ne comprends pas toujours.
Mon petit Robin aura bientôt 6 ans. C’est la fête quand il vient à la maison. Il compte toujours sur moi dans ses jeux et dans ses moments de fatigue, sans crier gare, il atterrit dans mes bras le pouce en bouche. Nous ne formons plus qu’un à ce moment-là. Un moment de profonde confiance l’un avec l’autre.
Tout cet amour mérite bien d’être fêté une fois par an, alors qu’elles soient encore à nos côtés, ou parties trop tôt, le 6 mars ayons tous une tendre pensée pour nos grands-mères.